PRINCIPAUX ASPECTS CONCEPTUELS ET DÉFINITIONS
1 -
Notions de territoire économique, de résidence et du centre d’intérêt
1.1 -
Territoire économique
Le
territoire économique du pays est la zone géographique administrée par les
pouvoirs publics (administration centrale) et à l’intérieur de laquelle, les
personnes, les biens et les capitaux circulent librement.
Ainsi,
le territoire économique du Maroc est constitué par :
- le territoire géographique du pays ;
- l’espace aérien national et les eaux territoriales ;
- les enclaves territoriales, c’est -à-dire les territoires
géographiques situés dans le reste du monde et utilisés, en vertu de traités internationaux
ou d’accords entre Etats, par les administrations publiques marocaines
(ambassades, consulats…) ;
- moins les enclaves extraterritoriales, c’est-à-dire les parties du
territoire géographique du pays utilisées par des administrations publiques
d’autres pays et par des institutions et des organisations internationales en
vertu de traités internationaux ou d’accords entre Etats (ambassades et
consulats étrangers installés au Maroc, locaux occupés par des organismes
internationaux).
1.2 -
Résidence
La
résidence est un attribut important dans le système de comptabilité nationale,
parce que le statut de résident des producteurs détermine les limites de la
production intérieure et influe sur l'évaluation du produit intérieur brut et
de nombreux flux importants. Le concept de résidence adopté dans le SCN comme
dans la balance des paiements n'est déterminé ni par la nationalité et ni par
un critère juridique, mais il est basé sur la possession d’un centre d'intérêt
économique sur le territoire économique du pays de l’unité institutionnelle.
1.3 -
Centre d’intérêt économique
Une
unité institutionnelle est réputée avoir un centre d’intérêt économique dans un
pays lorsqu’il existe à l’intérieur du territoire économique de ce pays un
endroit (domicile, lieu de production ou autres locaux) dans lequel ou à partir
duquel elle exerce des activités économiques, et a l’intention de continuer
d’exercer et d’effectuer des opérations économiques d’une ampleur significative
pendant une période relativement longue (un an ou plus).
Dès
lors, si une unité effectue dans ces conditions des opérations sur des
territoires économiques dans plusieurs pays, elle sera réputée avoir un centre
d’intérêt économique dans chacun de ceux -ci. La propriété d’un terrain ou d’un
bâtiment sur le territoire économique est suffisante pour conférer au
propriétaire un centre d’intérêt économique dans le pays.
2 -
Flux, opérations, secteurs institutionnels et branches
2.1 -
Flux et opérations
Les
flux que le SCN 1993 prend en compte sont de deux sortes: les « opérations »
(ou transactions) et « autres flux ». Les « opérations » sont des flux
économiques qui se réalisent au cours de la période concernée d’un commun
accord entre les unités économiques (y compris la production pour compte propre
et les activités illégales).
Elles
peuvent résulter d’un échange ou faire l’objet de transferts et ce, en termes
monétaires ou en nature. Les « autres flux » concernent les changements en
volume affectant les différents éléments du patrimoine dus à des phénomènes
exceptionnels tels que les découvertes, les guerres et les catastrophes
naturelles ou en valeur en raison des variations des prix.
2.2 -
Unités économiques
Le
système utilise deux types d’unités économiques pour procéder au découpage de
l’économie nationale : les unités institutionnelles et les établissements. Les
unités institutionnelles sont utilisées pour permettre la lecture intégrée de
l’ensemble des éléments se rapportant à la vie économique de ces unités.
Autrement dit, il s’agit d’une approche institutionnelle facilitant l’analyse
des flux concernant la création du revenu, l’appropriation et l’utilisation d e
ce revenu et enfin la constitution et la transformation du patrimoine. Les
établissements sont utilisés pour l’analyse des aspects liés à la production.
Un établissement n’a pas nécessairement d’autonomie de décision et peut
produire plusieurs produits (produit principal et produits secondaires).
Plusieurs établissements peuvent appartenir à une seule unité institutionnelle.
2.3 -
Secteurs institutionnels
Les
unités institutionnelles sont définies comme celles qui disposent de
l’autonomie dans leur prise de décision et sont susceptibles, de plein droit,
de détenir des actifs, de souscrire des engagements et de conclure des contrats
et d’exercer des activités dont elles sont directement responsables. Ces unités
sont regroupées en cinq secteurs institutionnels (agents économiques) : les
sociétés non financières, les sociétés financières, les Administrations
Publiques, les ménages et les institutions sans but lucratif au service des
ménages (ISBLSM). Ces secteurs peuvent être décomposés en sous secteurs
institutionnels pour affiner l’analyse. Ces cinq secteurs institutionnels
réunis constituent l’économie totale. En pratique, ces secteurs ont été
délimités en fonction de la réglementation aux niveaux institutionnel et fiscal
en vigueur.
A
noter que le secteur des ménages comprend les ménages en tant que consommateurs
et en tant que producteurs, propriétaires des entreprises individuelles ne tenant
pas de comptabilité complète. Mais, dans le cadre des comptes publiés dans ce
document et pour des raisons informationnelles :
- les ménages et les ISBLSM ont été regroupés en un seul secteur
institutionnel le « secteur des ménages » ;
- toutes les entreprises agricoles, étant considérées comme
entreprises individuelles, ont été intégrées en totalité dans le secteur
institutionnel des ménages.
2.4 -
Branches
Le
découpage de l’économie nationale par le biais de l’unité institutionnelle ne
constitue pas le contour le plus adéquat pour mener des analyses de l’ensemble
des flux intervenant dans les processus de production. C’est pourquoi le SCN
propose la décomposition des unités institutionnelles en établissements pour
permettre la mise en évidence des relations d’ordre technico-économique de ce
processus. L’établissement est défini comme l’unité statistique la plus fine
pour laquelle il est possible de disposer des informations sur la production
(production par produit, inputs par type de produis, salaires, emploi…). Les
établissements sont classés par branche d’activités conformément à la
nomenclature d’activités en vigueur selon l’activité principale (activité qui
fournit la principale production).
3 -
Système d’évaluation
Les opérations
sur biens et services dans les comptes nationaux sont évaluées aux prix
effectifs convenus entre les unités économiques. Les prix du marché constituent
donc la référence de base pour la valorisation de ces opérations. La production
vendue et la production stockée sont évaluées aux prix de base, les
importations par produit aux prix CAF, l’ensemble des importations et des
exportations aux prix FAB et les autres emplois de biens et services aux prix
d’acquisition.
3.1 -
Prix de base
Le
prix de base correspond au montant que le producteur reçoit de l'acheteur par
unité de bien ou de service produite, diminué des impôts sur les produits et
augmenté des subventions sur les produits. Les frais de transport facturés
séparément sont exclus de ce prix. En l’absence d’un prix de marché,
l’évaluation de la production s’opère au coût de production notamment dans le
cas de la valorisation des productions non marchandes en particulier celle des
Administrations Publiques.
3.2 -
Prix d’acquisition
Le
prix d’acquisition est le montant effectif payé par l'acheteur par unité de
bien ou de service achetée. Il comprend les impôts nets de subventions sur les
produits (la TVA incluse dans ces impôts ne concerne que la partie non
déductible). Il renferme également les frais de distribution (marges de
commerce) et les frais de transport acquittés séparément par l'acheteur pour
prendre possession des produits au moment et au lieu voulus.
3.3 -
FAB (franco à bord) et Prix CAF (coût, assurance et fret)
Pour
les transactions transfrontalières (importations ou exportations de biens et services),
le SCN 1993 prévoit des concepts d’évaluation distincts. Le total des importations
et des exportations doit être évalué en fonction de leur valeur « franco à bord
» (FAB) à la frontière du pays exportateur. La valeur FAB des exportations est calculée
de la manière suivante :
Valeur FAB = Prix de
base
+ Coûts de transport et de
distribution jusqu’à la frontière du pays exportateur
+ Solde des impôts et
subventions sur les biens exportés
Bien
que le total des importations soit évalué en fonction de la valeur FAB, le SCN 1993
stipule, pour des raisons informationnelles, que les importations réparties par
produit ou groupe de produits doivent être évaluées en fonction de leur valeur
« coût, assurance et fret » (CAF). La valeur CAF est équivalente au prix d’un
bien à la frontière du pays importateur, avant le paiement des droits sur les
importations ou autres impôts.
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