Les
physiocrates
La
physiocratie est un courant de pensée essentiel apparu au XVIIIe siècle,
en réaction contre le colbertisme français, qui avait paralysé l’économie. En
préconisant la liberté, et le laissez-faire des hommes, les physiocrates vont s’imposer
comme précurseurs de la pensée libérale classique future.
Première école
d’économiste, la physiocratie s’imposa donc jusqu’à l’arrivée d’Adam Smith et
des nouvelles idées libérales.
Une politique du laisser faire
Les physiocrates préconisent le laisser-faire, et donc
la liberté du commerce. Turgot préconise par exemple la liberté du commerce
intérieur et extérieur ainsi que la suppression des corporations interdisant la
liberté du travail. Pour les physiocrates, toute l'économie doit être libérée
des entraves institutionnelles. Pour eux, il existe un ordre naturel des choses
reposant sur la liberté, qui ne peut être remis en question par l'intervention
de l'Etat.
Les physiocrates
divisent la société en classes sociales et en différents secteurs car la
conception rationnelle des physiocrates se fonde sur la société agricole,
caractéristique de la France de l’époque.
Une distinction est
tout d’abord opérée entre l’agriculture, source de richesse, et l’industrie,
considérée stérile. L'industrie est stérile car elle ne fait que transformer ce
qui est produit par l’agriculture. Ainsi, pour les physiocrates, seule
l’agriculture permet de dégager un produit net, un surplus qui
permettrait un progrès économique ; il s’agit donc du moyen privilégié
pour dégager davantage de richesses.
Quesnay étudie la
production et les relations économiques pour décrire ces mouvements de création
de richesse. Il crée le « tableau économique » pour décrire la
circulation des richesses entre les différentes classes de la société. Ce
tableau distingue trois classes : la classe des propriétaires, la classe
productive et la classe stérile. Puisque seul le travail agricole apporte la
richesse, seuls les travailleurs de la terre sont une classe productive (et
donc les paysans). La classe composée des artisans et des commerçants est
stérile. Il décompose donc la société économique en 3 classes :
·
les agriculteurs
(paysans et fermier)
·
propriétaires fonciers
·
la classe stérile
(artisans, commerçants), qui ne participe pas à la création de richesses
La théorie de Quesnay
se fonde en effet sur la production et sa répartition. Les propriétaires
donnent en amont des avances pour que les acteurs de la classe productive
puissent travailler (mise en place des outils nécessaires, etc.). L’argent dégagé
par la production reviendra ensuite sous forme de rente à ceux qui avait
consenti l’avance ; les propriétaires seront donc nourris par la classe
productive. Ce circuit économique doit être toujours respecté
pour que l'économie fonctionne. Pour les physiocrates, il s’agit d’un ordre
économique naturel, auquel le Prince doit se soumettre.
Les lois économiques
En référence au droit
naturel, les physiocrates estiment qu’il existe des lois économiques, qui ne
dépendent pas des circonstances ou du gouvernement. La liberté économique est
favorable aux individus, qui sont plus libres, mais aussi à l’intérêt général
dans son ensemble. L’ordre économique est en effet considéré comme l’ordre
naturel des sociétés ; la société ne reposerait donc pas sur un
ordre moral ou religieux, contrairement à ce que l'on affirmait à l'époque.
Ces lois gouvernent
les relations entre les individus. L’économie prime donc sur le politique, qui
doit s’y soumettre.
Source : le monde diplomatique
Commentaires
Enregistrer un commentaire